Pinnochio (피노키오 – Pinokio)

Une fois n’est pas coutume, et une fois de plus grâce aux conseils avisés de Littlesa que je remercie, je vais vous parler d’une série télévisée Coréen (communément désigné comme un KDrama) dont le titre est Pinnochio. J’en aurais sûrement d’autres sur lesquels je reviendrais, car celui là n’est pas mon petit chouchou du genre, mais c’est une très bonne série, et un cas d’école.

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L’histoire commence par le drame épouvantable d’une famille détruite par l’acharnement médiatique. Un père chef pompier calomnié pour une faute, la famille rejetée par tout le voisinage et pointée du doigt partout dans le pays, un grand frère qui tente désespérément de faire éclater la vérité et une mère décidant de mettre fin à ses jours avec son jeune fils, Ki Ha-myung. La base de toute cet acharnement médiatique reposant sur le témoignage d’un témoins atteind du syndrôme (fictif) de pinnochio (il lui est impossible de mentir sans avoir le hoquet).

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Ha-myung échappe à la noyade et est recueillit par un viel homme vivant sur une des îles côtières. Ce dernier, au bord de la démence, adoptera le garçon pensant que c’est son fils aîné, perdu il y a 40 ans en mer, qui lui est rendu. L’enfant ne dévoilera rien de son passé et se laissera élever dans ce mensonge auquel il adhère pour le bien de son père adoptif. Ils seront rejoint par son fils cadet et sa petite fille,Choi In-ha, atteinte elle aussi du syndrôme de pinnochio, qui n’est autre que la fille de la journaliste à l’origine des calomnies ayant conduit au malheur de Ha-myung.

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Ha-myung va grandir aux côtés de In-ha entre l’amour qu’il lui porte et la haine qu’il a envers sa mère, se sacrifiant tout de même pour elle dans ses études, jusqu’au jour ou, suite aux échecs successifs d’In-ha de devenir journaliste à cause du syndrome de pinnochio, ils vont décider de devenir journalistes ensemble! Ha-myung est décidé à mener une bataille contre la mère de In-ha sur son propre terrain, afin de mieux comprendre comment les journalistes peuvent façonner l’actualité selon leur bon vouloir.

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L’arrivée dans le métier de journaliste sera éprouvante pour les deux, travaillant pour des chaines concurrentes, In-ha découvrant petit à petit le véritable visage de sa mère qu’elle idolâtrait tant, et Ha-myung découvrant la folie vangeresse de son frère, Ho-sang, voulant faire payer les responsables de la calomnie qui conduisit leur famille à la destruction.

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La série est vraiment un excellent décryptage des travers du monde journalistiques, ou la finance, les conseils d’administration, la popularité, l’impact et la transformation des faits pour chercher l’image et le discours qui attirera le plus l’attention des téléspectateurs, prennent plus d’importance que la véracité des faits qui sont rapportés. Je penses que quelle que soit notre nationalité, Pinnochio est un drama qui nous parle, car c’est aussi ce que nous vivons tout les jours, assénés sous les informations qui sont mal vérifiées, mal préparées, ou transformées au gré des journalistes et des chaines. Le jeu des acteurs est juste, la série est bien réalisée, et il y a dans les KDrama ce je ne sais quoi d’émotion et d’expression en plus, qui en fait un peu les latins de l’asie du nord, ce qui n’est pas pour nous déplaire dans nos contrées latines!

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Vous pouvez visionner gratuitement tout pleins de KDrama (et autres) via le site ou l’app Viki (Merci à Soojin pour m’avoir fait découvrir ce site!) ou Dramafever, et vous trouverez ici le lien vers le premier épisode de Pinnochio sur Viki. Bon visionnage!

The Garden of Words (言の葉の庭, Kotonoha no niwa)

J’aimerais aujourd’hui vous parler d’un court métrage d’animation qui m’a laissé bouche bée. Ce film est une poesie à l’état pur. J’aimais déjà beaucoup le réalisateur, Makoto Shinkai – qui pour moi est déjà autant synonyme de qualité que le maitre Hayao Miyazaki. Mais cette fois, il a dépassé toutes mes attentes, en réussissant a transposer une tranche de vie en un récit poétique touché par la grâce…

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Le film, The Garden of Words (言の葉の庭, Kotonoha no niwa), n’est pas tout récent car sorti en 2013. J’avoue que je ne m’étais jamais senti en l’état d’esprit de le regarder, de peur d’être déçu peut être, car j’ai énormément d’attentes pour chaque nouveau film de Makoto Shinkai, vu qu’a chacun de ses films il m’épate un peu plus. Le détail de chaque image, le jeu des couleurs, des transparences, la qualité de l’animation et des lumières qui reste contante et qui vous hypnotyse par la beauté de chaque image, chaque scène, la qualité du montage et de la réalisation qui vous plonge en plein coeur de la vie des deux personnages principaux… Rien n’est laissé au hasard.

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Takao Akizuki est un lycéen de 15 ans qui rêve de fabriquer des chaussures. Il vit seul avec sa mère et son frère ainé. Il travailles dur, entre l’école, les petits boulots et son travail personnel. Son unique entorse à ce tableau parfait, c’est que chaque matin ou il pleut, il va dessiner des modèles de chaussures dans le parc de Shinjuku Gyen, sous un abri. Un jour sous ce même abri, il y trouve une jeune femme qui semble esquiver son travail, Yukari Yukino. Cette dernière se rendant compte de l’uniforme du jeune homme lui lancera en lieu et place d’un au revoir un Tanka (un style poétique japonais) qui piquera la curiosité d’Akizuki.

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Durant toute la saison des pluies, les deux personnages se retrouveront et vont se rapprocher, mais Yukino restera secrète, laissant Akizuki se dévoiler. Chacun se lève le matin espérant qu’il pleuve, lui, tentant désespérément de ne pas accorder d’importance à la jeune femme, et elle, profitant de ces moments comme d’une bouée de sauvetage pour se sortir de sa situation compliquée.

Le film en lui même est, je pense, une sorte d’aboutissement du travail de Makoto Shinkai depuis qu’il a été reconnu en tant que réalisateur de talent avec Voices of a distant star (Hoshi no koe), mais sûrement pas le point culminant de sa carrière, qui je l’espère sera longue et aussi emplie de chef d’oeuvre que cette du grand maitre Miyazaki.

Même si vous ne raffolez pas du genre animation japonaise, je vous recommande chaudement ce court métrage. Garden of the words est un tableau sublime, une oeuvre d’art tellement il n’a rien à justifier, à tel point même sans suivre l’histoire on peut s’en mettre plein les yeux. On reste épaté par la maitrise de chaque poste, par la beauté des image, par la douceur de la musique, par la profondeur des instants partagés, et par la grâce de chaque scène; de quoi nourrir vos pupilles de plus de 46 minutes de pure beauté.

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なるかみの,すこしとよみて,
ふらずとも,
わはとどまらむ,
いもしとどめば

[A faint clap of thunder,
Even if rain comes or not,
I will stay here,
Together with you.]

Takao in The Garden of Words[5]
from Man’yōshū, Book 11, verse 2,514[