Boogiepop Phantom fait partie de ces séries, qui “surfent” sur les vagues déclenchées par des phénomènes de l’animation japonaise. Dans son cas, la paternité n’a aucun doute, c’est bien dans Serial Experiments Lain que le réalisateur a puisé son inspiration. Empruntant à Lain cette ambiance glauque et pesante, envahie d’un mélange de musique électronique et de bruit “parasite”, Boogiepop Phantom arrive pourtant sans problème à se démarquer de ses inspirations. A la grande différence de Lain, Boogiepop ne se focalise pas sur l’avancement d’une histoire. Elle préfère laisser le beau rôle aux interactions entre les différents personnages, favorisant ainsi la construction d’une intrigue.
L’histoire, basée sur une série de nouvelles semble t-il connues sur l’archipel du soleil levant, prends place au Japon, principalement centrée autour de deux écoles, la Shinyo Academy et la Hirijidani High School. La plupart des protagonistes de l’aventure proviennent d’une de ces deux écoles.
C’est ainsi que l’on verra une suite d’histoires individuelles, dont les protagonistes principaux se croisent, ajouter chacune une pierre à l’édifice de l’intrigue centrale. Cette intrigue évolue, comme tissant une toile, le personnage centrale du premier épisode croisant celui qui sera au coeur de l’épisode suivant, etc…
Même si des évènements maintes fois répétés, tels qu’une série de meurtres, prennent place cinq années auparavant, le début de l’histoire semble être l’apparition d’une gigantesque colonne de lumière sur le toit de la la Shinyo academy. C’est le point de départ donné à tout les phénomènes paranormaux qui sévissent dans la ville.
D’épisode en épisode, alors que nous passons de personnages principaux à personnages principaux, des éléments commencent à apparaitre pour nous guider petit à petit vers les questions qui pourraient se poser dans Boogiepop. Qui sont vraiment le Boogiepop et son Phantom? Toutes les épreuves que traversent les personnages centraux de chaque épisode semblent tourner autour de ces deux personnages, du Manticore et de la série de meurtre qui a eu lieue cinq ans auparavant.
A cette intrigue viennent se mêler plusieurs questions secondaires, sur le Manticore, sur Saotome , Echoes, Manaka, Poom-poom, etc…
Peut être que finalement ce ne sont pas tellement toutes ces réponses qui importent le plus même si elles nous sont en partie données. l’énigme principale c’est à nous de la déchiffrer, en tâchant de ne pas se laisser sombrer dans le jeu du réalisateur.
Heureusement, pour parvenir à nos fins, il y a Nagi Kirima. Même si elle se plonge au milieu de l’intrigue, elle ne semble pas y être mêlée, ou plutôt elle ne semble plus y être mêlée. Peut être que cela ne se serait avéré vrai si Kuroda, le détective, n’avait pas été là. Cependant, Nagi Kirima est bel et bien là et elle semble à la recherche de réponses. C’est notre guide parfait dans la foule d’évènements chaotiques qui ébranlent la citée.
Et comme si Nagi Kirima se devait de succéder à Kuroda dans cette recherche de la vérité, elle nous entraine, croisant les destins de ces jeunes gens qui se retrouveront pris dans la tourmente du Manticore, du Boogiepop, ou bien des humains composites.
Ou est la vérité? Quelle est la véritable intrigue de boogiepop? Ca, ça sera à vous de le découvrir…
Boogiepop Phantom fait pour moi partie des petits chefs d’oeuvre de l’animation japonaise. le genre de réalisation qu’on ne trouvera nulle part ailleurs et qui ne pourrait exister sous aucun autre format. J’ai découvert cette série en décembre 2001 en l’achetant en DVD US. Ayant déjà vu des illustrations un an auparavant sur le magazine Newtype, je me suis rappelé que le design m’avait plu. Aussi j’ai entrepris d’acheter le premier DVD.
J’ai été vraiment étonné par la qualité du travail. Tant sur la forme que le fond. Cette qualité de réalisation s’est avérée constante au cours de la série. Boogiepop parle principalement de la mémoire, la mémoire individuelle, la mémoire commune, ces instants du passés qui nous échappent, les choses qu’on préfère oublier et celle qu’on se force à se rappeler.
Alors que l’auteur nous fait réfléchir avec sa vision de la mémoire, son essence, le réalisateur, lui, se joue de la notre. Grâce au dynamisme de la réalisation, à l’ambiance, à la profondeur des personnages, et à d’habiles sauts temporels, le réalisateur mélange le fond du sujet avec sa forme. Une série décidément excellente.